Retraites : un tsunami de chiffres pour mieux noyer…
15 04 2010Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) a donc rendu public son rapport : scénarios catastrophe, projections à 40 ans… Un véritable tsunami de chiffres dans lequel il est difficile de surnager ! On nous dit même que sans réforme, il faudrait 2 600 milliards d’euros (selon le Medef repris par Le Monde) pour sauver les retraites en 2050. Pauvre de nous… Pas de parade possible, il va falloir évidemment travailler beaucoup … et gagner beaucoup moins à la retraite. Petit bémol, on oublie simplement de dire que durant la même période et en prenant les projections de croissance du COR, le PIB cumulé se montera à 120 000 milliards d’euros. Le déficit projeté de la retraite n’en représente donc plus que 2,1 % !
Faut-il pour autant ne rien faire ? Non. Le régime des retraites souffre effectivement d’un manque de ressources, quelque soit l’hypothèse retenue.
Mais c’est ailleurs que dans la poche des salariés (ou avec la retraite à 65 voire 70 ans) que la solution se trouve : 600 000 emplois détruits l’an dernier (conséquence d’une crise… qui n’avait même pas été prévue 6 mois avant son déclenchement…), la baisse de 1,4% de la masse salariale, la baisse de la part des salaires alors que la part des actionnaires et la productivité augmente, les exonérations et autres cadeaux… Il y a de quoi piocher !
Oui, il faut bien une réforme du financement de la protection sociale. Pour sa part, la CGT demande « la mise en oeuvre d’une contribution sur les revenus financiers des entreprises au même taux que la cotisation retraite des employeurs (8,2%), la remise en cause des exonérations de cotisations patronales et des exemptions de cotisations dont bénéficient l’intéressement, l’épargne salariale, l’épargne-retraite, les stock-options et les attributions d’actions gratuites ». Elle propose d’instituer « une double modulation des cotisations patronales qui tiendrait compte de la part des salaires dans la valeur ajoutée et des comportements d’emploi des entreprises. »
En appliquant l’ensemble de ces mesures, poursuit la CGT, « on dégagerait les 5 à 6 points de PIB nécessaires à l’horizon 2050 pour garantir de bonnes retraites. Les autres réponses, et en particulier le recul de l’âge de la retraite n’auraient pour effet que de baisser le niveau des retraites et de faire basculer de nombreux salariés âgés dans la précarité. »
C’est pourquoi la CGT entend mener « une lutte déterminée pour défendre le droit au départ à la retraite à 60 ans et un niveau de pension au moins égal à 75% du salaire d’activité. »
Elle appelle à une forte mobilisation unitaire, des actifs et des retraités, dès maintenant et en particulier le 20 avril dans les entreprises et le 1er mai.
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