Tunisie : la colère gagne la capitale
12012011Des affrontements ont éclaté hier soir pour la première fois dans une banlieue de Tunis, dans la cité Ettadhamoun, à 15 km du centre de la capitale. Ils ont opposé des manifestants et les forces de l’ordre, ont indiqué à l’AFP des habitants. Un autobus a été incendié, des commerces et une banque saccagés.
Ce nouvel accès de colère a éclaté peu après la publication d’un nouveau « bilan officiel » des morts depuis le début du mouvement qui fait état de trois nouvelles victimes. Le gouvernement a, en revanche, rejeté les estimations plus élevées émanant d’organisations de défense des droits de l’homme. « Nos chiffres disent 21 décès », a déclaré hier lors d’un point de presse, le ministre tunisien de la communication Samir Laabidi. Le précédent bilan officiel, communiqué mardi à la mi-journée, faisait état de 18 morts.
La présidente de la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH), Souhayr Belhassen, avait assuré qu’au moins trente-cinq personnes ont trouvé la mort dans les émeutes. « Le chiffre de 35 morts s’appuie sur une liste nominative », avait-elle déclaré. Un peu plus tôt dans la journée, Sadok Mahmoudi, membre de la branche régionale de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), avait évoqué une situation de « chaos » à Kasserine, principale ville du centre, et un bilan de plus de 50 morts les trois derniers jours.
Le mouvement de révolte sociale contre la misère, le chômage et la « dictature familiale » de Ben Ali a débuté le 17 décembre après l’immolation par le feu d’un jeune marchand de rue de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest, à 265 km de Tunis, qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police.
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