Danielle Mitterrand s’est éteinte la nuit dernière à l’âge de 87 ans. Elle sera enterrée samedi à Cluny, en Saône-et-Loire. C’est dans cette commune que son père, directeur d’école, avait trouvé refuge après avoir été révoqué en 1940 par le gouvernement de Vichy pour ne pas avoir dénoncé les élèves juifs de son collège. C’est également à Cluny que Danielle Mitterrand rencontra le capitaine Morland, alias françois Mitterrand.
A 17 ans, en pleine occupation, la jeune bachelière décide de s’engager dans la résistance, comme agent de liaison. Un premier combat, qui, elle l’ignore encore, la conduira à rencontrer celui qui deviendra son mari et le futur président de la République.
Bien loin de l’image lisse et conventionnelle d’une épouse de chef d’Etat, elle impose radicalement son style. Si elle se prête aux cérémonies protocolaires du Palais, elle veut rester libre et indépendante. Quitte à mettre son président de mari dans l’embarras, danielle Mitterrand s’engage. En 1993, elle s’oppose publiquement à la politique d’immigration menée par charles Pasqua. Et sa langue bien pendue agace le Quai d’Orsay. Dans une tribune intitulée «Qui veut faire taire Danielle ?», plusieurs députés de la majorité, dont Pierre Mazeaud, critiquent ouvertement ses prises de positions. «Ce n’est pas son rôle», écriront-ils…
En 1986, elle créé sa Fondation France libertés «pour favoriser l’accès à l’eau pour tous, redéfinir les véritables richesses et faire reconnaître et respecter le droit des peuples». Vingt-cinq ans après, celle qui devint la veuve de François Mitterrand en 1996, tenait encore les rênes de sa fondation, malgré ses ennuis de santé.
«La vie a voulu que je parcoure un long chemin dans le temps. Le destin m’a donné l’occasion de fouler de nombreux tapis rouges et de rencontrer les grands de ce monde (…) Mais les tapis rouges des voyages présidentiels ne m’ont pas égarée, pas plus que les lustres ne m’ont éblouie. Ils m’ont surtout permis de côtoyer des populations de tous les continents, d’entendre les témoignages d’hommes et de femmes oubliés du bonheur de vivre et accablés par la misère», écrivait-elle encore sur la page de sa Fondation.
Quand David Pujadas s’égare…
Le présentateur du JT du soir sur Antenne 2 a encore une perdu une occasion de se taire. Annonçant le sujet consacré au décès de Danielle Mitterrand, David Pujadas osé parlé des « égarements » de la disparue ! Danielle Mitterrand en avait en effet agacé plus d’un en se rendant au Chiapas (Mexique), en refusant de s’asseoir à la table de Hassan II, en faisant la bise à Fidel Castro, etc. C’est sans doute ce que ce présentateur zélé qualifie d’ »égarements ». Et pourquoi pas de maladie mentale ?
De nombreuses écoles portent le nom de Danielle Mitterrand dans le monde. Depuis 2007, la France dispose d’une rue portant son nom, la seule. C’est à Droux (Haute-Vienne) dont le maire de l’époque, Jean-Claude Fauvet avait pris cette décision. L’inauguration (photo ci-dessus) avait eu lieu en sa présence.