Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, est crédité pour la première fois de 10% d’intentions de vote au premier tour de la présidentielle, dans un sondage de l’institut CSA pour BFMTV, 20 minutes et RMC. Certes, il ne faut pas faire dire aux sondages plus qu’ils n’en peuvent. Ils témoignent cependant d’une certaine tendance. L’avenir dira si cete tendance se confirme ou non.
Selon cette enquête, François Hollande, à 30% (+2 par rapport à la dernière enquête du 20 février) creuserait un peu l’écart avec Nicolas Sarkozy (28%) si le vote avait lieu dimanche prochain, et l’emporterait au second tour par 56% des voix contre 44%. Pour le 1er tour, avec 15%, Marine Le Pen perd deux points, alors qu’au contraire François Bayrou en gagne deux, à 13%. Grappillant un point, Jean-Luc Mélenchon atteint pour la première fois les 10%. La progression de 0,5 à 1,5 point du candidat du Front de gauche a été relevée par des enquêtes d’autres instituts au cours des huit derniers jours, notamment Ipsos, BVA, TNS Sofres, qui le situent, selon les cas entre 8 et 9,5%. Selon CSA, Eva Joly recueillerait 2% (-1 point), Dominique de Villepin 1,5% (-0,5), Corinne Lepage 0,5%, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou et Nicolas Dupont-Aignan moins de 0,5%.
« En deux semaines, la gauche s’est renforcée, passant de 40,5% à 42% au 1er tour », relève CSA. Nicolas Sarkozy, ajoute-t-il, « progresse à droite et perd au centre » Ces pourcentages sont attribués pour les intentions de vote exprimées, en sachant que 15% des personnes interrogées ne se sont pas prononcées pour le 1er tour, et 19% pour le second, précise CSA. 60% des personnes interrogées se déclarent sûres de leur choix au 1er tour, et 75% pour le second. D’autre part, François Hollande progresse énormément en termes de pronostic de victoire. 50% pensent qu’il sera le prochain président de la République, soit un gain de 11 points par rapport à l’enquête de février. 30% prédisent la victoire de Nicolas Sarkozy (-2), 11% celle d’un autre candidat (-7). 9% ne se prononcent pas.
Par ailleurs, 71% des sondés trouvent que la campagne « ne permet pas aux électeurs de faire un choix réfléchi, car on donne trop de place aux incidents entre candidats », 25% seulement jugeant qu’elle « permet aux électeurs de faire un choix réfléchi, au-delà des incidents entre candidats ». 4% ne se prononcent pas. 72% des personnes interrogées (+3) se disent intéressées par la campagne présidentielle (30% « très intéressées », 42% « plutôt intéressées »), 28% (-3) se déclarant pas intéressées (19% « pas vraiment intéressées », 9% « pas intéressées du tout »). 68% des sondés estiment que les médias « accordent plus de place à Nicolas Sarkozy et François Hollande », contre 26% seulement qui trouvent qu’ils « proposent un traitement équilibré ». 6% ne se prononcent pas.
Sondage réalisé par téléphone le 5 mars auprès d’un échantillon national représentatif de 1002 personnes âgées de 18 ans et plus, dont ont été extraites 888 personnes inscrites sur les listes électorales. Méthode des quotas.