Le président vénézuélien Hugo Chávez est décédé mardi à Caracas à 58 ans des suites de son cancer diagnostiqué en juin 2011. Comme l’avait souhaité Hugo Chávez, le vice-président Nicolas Maduro, âgé de 50 ans, devrait être le candidat du Parti socialiste au pouvoir pour l’élection présidentielle anticipée dont l’organisation doit intervenir dans les 30 jours, selon la Constitution. Il sera probablement opposé au gouverneur Henrique Capriles, 40 ans, qui avait été battu par Hugo Chávez en octobre. Ministre des Affaires étrangères depuis 2006, Nicolas Maduro a été nommé vice-président par Hugo Chávez dans la foulée de sa victoire à la présidentielle du 7 octobre 2012. Auparavant, cet ancien chauffeur de bus et dirigeant du syndicat du métro de Caracas à la haute stature arborant une épaisse moustache avait brièvement été président de l’Assemblée nationale (2005-2006). En 1999, il avait décroché son premier mandat de député, sous la bannière du Mouvement 5e République, fondé par Hugo Chávez. Les destins des deux hommes s’étaient déjà croisés au sein du Mouvement révolutionnaire bolivarien 200 (MBR-200), également créé par Hugo Chávez. Le gouvernement vénézuélien a décrété sept jours de deuil et fait savoir que la dépouille de Chávez serait exposée dès mercredi dans le hall de l’Académie militaire de la capitale du pays. Les obsèques du comandante sont prévues vendredi.
Les principaux alliés latino-américains du Venezuela ont salué la mémoire de cet«homme exceptionnel» dont «la perte est irréparable» pour l’Amérique latine, tandis que le président américain Barack Obama a estimé que le Venezuela «entame un nouveau chapitre de son histoire». Cuba a décrété un deuil national de trois jours en hommage à son principal allié politique et économique qui avait été hospitalisé durant deux mois à Cuba, avant son retour à Caracas à la mi-février. «Chávez est aussi Cubain ! Il a senti dans sa chair nos difficultés et nos problèmes et a fait tout ce qu’il a pu, avec une extrême générosité (…) Il a accompagné Fidel (Castro) comme un véritable fils et son amitié avec Raul (Castro) est profonde», a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
Le président bolivien Evo Morales, au bord des larmes, s’est lui dit «anéanti par le décès du frère Hugo Chávez», depuis le palais présidentiel à La Paz. Il a indiqué qu’il se rendrait au Venezuela dans les prochaines heures. «Quand les passions s’apaiseront (…), il ne fait aucun doute que le monde entier reconnaîtra la grandeur d’un homme extraordinaire, courageux, plein d’amour et d’héroïsme», a déclaré le président équatorien Rafael Correa, la voix brisée, lors d’une allocution.
Le gouvernement du Nicaragua, également membre comme la Bolivie et l’Equateur de l’Alliance bolivarienne des Amériques (Alba), inspirée par le président vénézuélien, a estimé que «les hommes exceptionnels et formidables comme Hugo Chávez ne meurent jamais».
«Le gouvernement brésilien n’a pas toujours été intégralement d’accord avec le président Chávez mais sa disparition représente une perte irréparable. Il était un ami du Brésil et du peuple brésilien», a pour sa part affirmé la présidente de gauche Dilma Rousseff. «J’ai confiance dans le fait que son amour de la patrie et son engagement pour la cause des plus défavorisés continuera d’illuminer le futur du Venezuela», a de son côté déclaré son prédécesseur à la tête du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva.
En Colombie, le président Juan Manuel Santos a exprimé son «profond regret» pour la mort de Hugo Chávez, rappelant qu’il avait apporté un soutien important pour le processus de paix avec la guérilla des Farc.
Au Chili, le président Sebastian Pinera a notamment souligné le rôle joué par son homologue vénézuélien dans la création de la Celac (Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes), l’entité régionale fondée lors du Sommet de Caracas en décembre 2011 et dont le premier sommet s’est déroulé à Santiago le 28 janvier, en son absence. «Nous avions des différences mais j’ai toujours su apprécier la force, l’engagement avec lequel le président Chávez luttait pour ses idées», a-t-il conclu.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a rendu hommage à Hugo Chávez, soulignant qu’il s’était efforcé de «répondre aux aspirations et aux défis des plus vulnérables» dans son pays.
En Europe, le président français François Hollande a estimé que Hugo Chávez avait «profondément marqué l’histoire de son pays». Il «exprimait au-delà de son tempérament et de ses orientations, que tous ne partageaient pas, une volonté indéniable de lutter pour la justice et le développement».