Le secrétaire national du PCF assure qu’il « (se) battra de toutes (ses) forces contre l’idée qu’une différence d’appréciation sur les municipales ouvre une crise au Front de gauche », alors que le vote de la direction du PCF de Paris pour une liste commune avec le PS dès le premier tour dans la capitale a provoqué de vives critiques du Parti de gauche.
A Limoges, tandis qu’il se confirme qu’Alain Rodet sera la tête de liste choisie par le PS, des différences d’appréciation sont également apparues entre le PCF et les autres composantes du Front de Gauche (Parti de Gauche, Gauche Anticapitaliste et Alternatifs).
Dans une interview au Parisien jeudi, Pierre Laurent explique le choix de sa direction départementale parisienne qui est soumis au vote des militants communistes les 17, 18 et 19 octobre prochain. « D’abord parce que nous ne voulons pas du retour de la droite, explique-t-il. Ensuite, parce que les priorités que nous avions fixées sur le logement social ou le développement de l’emploi public ont été retenues. Autant au niveau du gouvernement, nous ne trouvons aucune écoute, autant à Paris nous sommes entendus et respectés depuis deux mandats dans la majorité municipale. »
Le sénateur parisien rejette l’hypothèse d’une explosion du Front de gauche. « Je me battrai de toutes mes forces contre l’idée qu’une différence d’appréciation sur les municipales ouvre une crise au Front de gauche. Nous avons besoin du Front de gauche pour aujourd’hui et pour l’avenir. Alors arrêtons de polémiquer, arrêtons de dramatiser, arrêtons de caricaturer les positions des uns et des autres. Et consacrons-nous à porter le plus loin possible nos positions pour les municipales et les européennes dans lesquelles le FG peut faire un excellent résultat. »
Dans un communiqué, la section parisienne du Parti de gauche « regrette » ce vote de la direction PCF de Paris, qu’elle juge « une régression politique ». Le PG 75 estime que les élections municipales à Paris ont une portée natinale. « Rendre le Front de gauche invisible à Paris est une volte-face incompréhensible », affirme le PG 75 qui espère que les militants communistes choisiront in fine la candidature Front de gauche. « La signification de leur vote ne se limitera pas au niveau local. Les femmes et les hommes du parti de Gauche ne sont pas des partenaires qu’on prend ou qu’on rejette au gré de besoins tactiques. Solennellement nous prévenons: l’avenir du Front de gauche est en cause. »
A Limoges, la Fédération de la Haute-Vienne du PCF, lors d’une conférence de presse, a confirmé que programme et stratégie seront débattus pas les communistes dans chaque commune (à Limoges entre le 21 et le 25 octobre) « dans le but d’effectuer un large rassemblement à gauche ». Pour Francis Dauliac, secrétaire de la Fédération, « le bilan de l’équipe sortante est bon. Il n’y a pas eu de gestion austéritaire : maintien des emplois de foctionnaires communaux, pas de partenariat public-privé dans la réalisation des investissements, une régie de l’eau 100% publique qui a même permis à certaines communes proches de sortir de la gestion privée, une politique fiscale modérée, un taux élevé de logements sociaux et une politique de réhabilitation sur la durée, une aide majeure accordée au secteur associatif, culturel et sportif ».
« Nous devons éviter les choix politiciens, explique-t-il encore. Aller ou ne pas aller avec les socialistes ne peut pas être la question centrale. Notre volonté est de construire pour les habitants de cette ville et la gauche rassemblée peut travailler sur les idées du programme que nous mettons en débat ». Ce programme devrait être diffusé dans les tout prochains jours.
De leur côté, trois des composantes du Front de Gauche (Parti de Gauche, Gauche Anticapitaliste et Alternatifs), ont tenu cette semaine une conférence de presse qui semble bien être une « réponse » à celle du PCF. Elles ont ainsi annoncé qu’elle constitueront une liste autonome du PS à Limoges et dans d’autres communes de la Haute-Vienne. Quant à un éventuel deuxième tour, « on proposera une fusion technique, si on nous la refuse, on se maintiendra » prévient Daniel Clérenbeaux (GA, ex-NPA).