Ça « s’accumoncèle »… comme disent les Stéphanois ! Nicolas Sarkozy a été mis en examen dans la nuit de mardi à mercredi pour recel de violation du secret professionnel, corruption et trafic d’influence actifs. Ces développements judiciaires interviennent au moment où les rumeurs sur sa volonté de prendre à l’automne la tête de l’UMP se font de plus en plus précises. Si quelques sarkozystes ont dénoncé son placement en garde à vue puis sa mise en examen, parlant d’acharnement et de complot, aucun grand ténor de droite n’est monté au créneau.
Dans cette procédure, trois autres personnes avaient été placées en garde à vue lundi : Me Thierry Herzog, Gilbert Azibert (tous deux également mis en examen) et un autre avocat général à la Cour de cassation, Patrick Sassoust, qui n’a toutefois pas été présenté aux juges.
Les juges d’instruction cherchent à établir si l’ancien chef de l’Etat a essayé d’obtenir des informations couvertes par le secret auprès de Gilbert Azibert sur une décision de justice le concernant, en échange de la promesse d’une intervention pour un poste de prestige à Monaco.
La corruption et le trafic d’influence sont des délits passibles de peines pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.
Le nom de Sarkozy apparaît dans plusieurs enquêtes :
- L’affaire Karachi, quand Sarkozy n’était « que » ministre du budget du gouvernement Balladur (1994-1995), dont les ramifications ont conduit les enquêteurs jusqu’aux contrats de vente de technologie de renseignements à l’Arabie Saoudite et la Libye; et à la mise en examen de plusieurs proches.
- L’arbitrage favorable à Bernard Tapie quand il était ministre des finances (2004) puis, surtout, président de la République (2007-2012);
- Le scandale Bettencourt dont il est sorti indemne mais sans jugement sur le fond,
- Les soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007 qui l’ont fait placer sur écoutes au début de l’année 2014, écoutes qui ont permis de découvrir qu’il échangeait avec un magistrat par avocat interposé.
- la violation du secret de l’instruction, donc, dont le soupçon vaut à Nicolas Sarkozy d’être ainsi placé en garde à vue.
- L’affaire Bygmalion, par laquelle on a appris que les frais de campagne de Sarkozy en 2012 avaient été sous-déclarés pour environ 17 millions d’euros (une seconde fraude avérée).