Feu d’artifice sur l’Acropole !
25 01 2015Le peuple grec a exprimé un rejet sans appel des politiques d’austérité qui ont laissé le pays exsangue. Ils ont placé leurs espoirs bien à gauche, en offrant une victoire historique à Syriza. Avec 35,38 % des suffrages, selon les projections officielles, sondages sortis des urnes, le parti d’Alexis Tsipras devance largement la Nouvelle Démocratie du premier ministre conservateur, Antonis Samaras (28,93 %), sévèrement sanctionné. Si les électeurs ont entendu l’appel de Tsipras à donner à la gauche anti-austérité un mandat clair, une ombre terrible plane, comme au printemps dernier, sur ces élections : c’est le score des néonazis d’Aube dorée, qui arrivent en troisième position (6,35 %), devant les libéraux de To Potami (5,69 %). Concurrencés par Syriza, les communistes du KKE, avec 5,28 %, maintiennent leur base électorale et seront représentés au Parlement. De leur côté, les sociaux-démocrates du Pasok, autour de 5 %, paient au prix fort leur participation à la coalition d’Antonis Samaras. Les Grecs indépendants (souverainistes) recueillent 4,69%. À l’heure où ces lignes sont écrites, Syriza frôlait de quelques sièges la majorité absolue de 151 députés.
A Paris, sur les chaînes de télé, c’est le bal des hypocrites : de Cambadélis (PS), en ouvrier de la 25e heure, qui se réjouit de ce résultat après avoir sévèrement critiqué Syriza il y a deux semaines, à Philipot (FN) qui croit y voir justification de ses idées à plusieurs dirigeants de droite comme Henri Gaino et Xavier Bertrand qui trouvent désormais légitime de s’opposer à l’austérité !
En attendant la formation du nouveau gouvernement grec et ses premières décisions, pour Mme Merkel et Junker et la plupart des dirigeants européens, c’est plutôt… la gueule de bois… dont ils devront vite se remettre pour discuter d’égal à égal avec la Grèce… qui a retrouvé sa dignité.
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